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Sur le Champ

Ce poème a été inspiré par le film Le Chevalier, retraçant la vie de Joseph Bologne, Chevalier de Saint-Georges, musicien virtuose, escrimeur et homme noir dans une société qui voulait effacer son humanité. À travers ce personnage, j’ai vu un miroir : celui d’un homme qui, malgré le génie, malgré les applaudissements, n’était complet que lorsqu’il s’acceptait dans la plénitude de ses racines. « Sur le Champ » est donc ma réponse, ma prière, mon cri — un chant de vérité et de libération.

POÉSIE

6/3/20252 min temps de lecture

Paulo Muhongo

À ma mère, et à tous ceux qui marchent nus dans la vérité de leurs racines.

Sur le Champ

Sur le champ de bataille,
je marche avec au cœur les dernières tresses
que tu m’as laissées, maman —
comme un talisman tissé de tendresse et de mémoire.

Ce sera peut-être ma dernière musique,
peut-être le dernier chant de mon âme debout.
Mais cette fois, je me livre nu,
tel que Dieu m’a façonné :
sans masque,
sans fard,
dans ma vérité d’homme noir,
fier et entier,
réconcilié avec mon propre reflet.

Je suis devenu libre.
Libre comme l’eau,
libre comme les cris de mes ancêtres
qui résonnent enfin en moi.

J’ai retrouvé mes racines —
non pas dans les mots appris,
mais dans le souffle ancien
qui danse sous ma peau.

J’ai compris qu’on peut posséder le monde,
porter mille visages,
et pourtant n’être rien…
tant qu’on n’est pas soi-même.

Car sans identité,
je n’étais qu’un fantôme,
l’ombre d’un homme,
un jouet entre les mains du monde.

Mais aujourd’hui,
je suis là.
Entier.
Et chaque pas que je fais
trace une route
que plus rien n’effacera.

Quelles sont vos impressions ?
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-Didier BOSSÉ

Échos des Lecteurs

C’est comme si M. Muhongo m’invitait dans son pays, si lointain.
Les seuls mots que je connais sur cette terre me sont parvenus à travers une chanson de Bernard Lavilliers

C’est comme si M. Muhongo m’invitait dans son pays, si lointain.
Les seuls mots que je connais sur cette terre me sont parvenus à travers une chanson de Bernard Lavilliers :

« Je connais qu’un seul endroit
Mais c’est pas fréquentable
Où l’on joue ce blues-là
Aussi noir que le sable…
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba… »

Merci pour ce voyage par les mots.
Bonne journée,
André